Motiver sans argent? C'est possible en 5 points

J’aimerais, par la présente, donner un grand coup de pied dans le derrière de ce mythe qui voudrait que tout ce qui intéresse l’employé soit la contrepartie financière qu’il obtient de l’organisation pour laquelle il travaille. S’il remet toujours son rapport en retard, se chamaille tout le temps avec ses collègues, demande beaucoup de permissions, se plaint un peu plus que la moyenne… ce n’est pas forcément parce qu’il faudrait augmenter sa paie, mais sa motivation. Quoiqu’il soit vrai que chez nous au Cameroun on a l’habitude de dire « tout ça pour qu’il me donne combien ? » pour signifier que c’est l’argument financier qui prime, il est aussi vrai que rien - mais alors absolument rien - ne garantit qu’il sera mieux engagé dans son travail en cas de meilleure paie. En respectant les principes ci-dessous, vous en ferez un partenaire de choix même quand il ne travaillera plus pour vous.

En règle générale, lorsqu’un employé perçoit que ce qu’il produit comme résultats ou fournit comme effort est supérieur à ce qu’il reçoit comme contrepartie, il réduit son engagement jusqu’à ce que la balance soit en équilibre dans ses journaux. L’unité de mesure de ses calculs n’est pas toujours d’ordre financier mais contient aussi les éléments suivants :

1- La reconnaissance

Un patron jamais content, c’est la recette secrète pour avoir des employés démotivés à longueur de journée. « De toutes façons il ne sera pas content alors pourquoi donner le meilleur de moi-même ? ». Alors, une tapette dans le dos de temps en temps, un « bien joué Roger » quand il émet une idée ou même l’instauration d’un programme de récompense de l’employé du mois... ne seraient pas superflus pour aider un employé qui se sent peut-être mal, au contraire.
Les félicitations – quand il y a lieu – ont un effet multiplicateur sans pareille lorsque donnés en public ; par contre les situations de face-à-face sont préférables en cas de reproches.

2- Honnêteté

Comme dans toutes relations une fois qu’on se rend compte que l’on s’est fait avoir ou que tout ne nous a pas été dit, l’on a pour premier réflexe de chercher une porte de sortie. Je ne demande pas de donner tous les secrets au premier contact mais plutôt de faire savoir au potentiel futur employé exactement ce à quoi s’en tenir une fois qu’il rejoint l’entreprise. Au mieux il aime bien les challenges et veut bien relever le défi de joindre l’équipe ou bien vous vous débarrassez d’un candidat potentiellement déloyal bien avant son entrée dans votre famille. Au pire vous aurez plus de candidats à interviewer.

Nous sommes tous allés aux mêmes écoles, les règles de bases des calculs sont donc connues de tous. Faites donc attention quand vos collaborateurs font des sacrifices suite à un speech motivant de votre part et se rendent compte qu’ils semblent être les seuls à y être contraints tellement il est évident que vous vous servez dans les caisses à leurs dépens.

3- La transparence

Pourquoi est-ce que Nathalie a-t-elle obtenu une avance de salaire et pas moi ? Pourquoi c’est toujours le pauvre Gérard qui s’y colle ? Il n’en faut pas plus pour alimenter les ragots et démotiver le personnel. Et si vous instauriez des règles et procédures écrites et connues de tous les employés et les conditions d’applicabilité ? Au moins le stagiaire saura comment et dans quelles conditions demander une journée pour une urgence et/ou pourquoi elle a été refusée ou rejetée.

4- L’esprit de famille

Autant que possible, essayez de connaitre les petits noms des enfants de vos collaborateurs, leurs anniversaires, si il y a un bon restaurant dans les environs de vos locaux, si le taxi y arrive facilement… ces petites attentions quoique anodines pèsent de tout leur poids à des moments que vous soupçonnerez le moins.

Ne pas confondre l’esprit de famille à la familiarité. Soyez donc proches de vos collaborateurs sans toutefois vous fondre dans la masse. Maintenez un certain mythe, une fine limite entre vous et eux car c’est aussi motivant d’avoir comme patron quelqu’un qui se respecte.

5- Un leader et non un boss

Sur ce seul sujet j’écrirais des dizaines de pages, alors pour éviter d’être hors sujet je pourrais dire en quelques mots de vous arranger à ce que vos collaborateurs sachent que vous entrerez dans la boue avec eux et pour eux.

C’est trop facile de s’enfermer dans son bureau en temps de crise en les laissant gérer (sauf si vous êtes vraiment irrémédiablement occupés) ou de dire à un client « pourtant j’ai demandé à Paul de le faire ». Ou encore d’utiliser les termes « mon entreprise », « mon travail » « tu travailles pour moi » et autres expressions égoïstes du même ordre.

Tout employé qui se sent protégé, qui se sent partenaire (au lieu de simple employé) voudra bien rester dans la boue avec vous le moment venu.

Ceteris Paribus

Tout ce dont je fais mention plus haut ne servirait à pas grand-chose si le(s) collaborateur(s) en question n’a (ont) pas déjà une certaine motivation interne, propre à lui (eux). Car en l’absence de motivation interne, toute motivation externe ne durera que pendant une période donnée. L’Homme est un éternel insatisfait, c’est bien connu.

Enfin, parce que tous les Hommes ne sont pas vraiment égaux en valeurs, background, origines, tempéraments, attentes etc… vous pourriez suivre les principes ci-dessus tout en les appliquant au cas par cas car il se peut que certaines personnes veulent garder secret le petit nom de leur enfant…

…motivant n’est-ce pas ?

#CestGervais

Comments

  1. ah oui!! y'a pas que de l'argent qui motive un employé.

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