Ça vole haut au pays de Roger Milla !

« Fly safe on time ». Ce slogan résume à lui seul exactement ce dont a besoin le marché du transport camerounais pour redorer son blason auprès du public. En effet, il est nécessaire qu’il prenne de l’envol en assurant la sécurité des biens et des personnes et en faisant preuve d’un service pointu pré-, pendant et post- vente. Dans un environnement où seules les lignes terrestre et ferroviaire Douala-Yaoundé bénéficient d’une gamme prestige à proprement parler, il était devenu important de prendre pleinement avantage du potentiel d’un marché jusque-là rampant.

Ce slogan nous est proposé par la compagnie aérienne Fly CamInter et a toutes les raisons de nous remplir d’espoir au vu de ce dont on a l’habitude d’être témoins de la part de l’unique opérateur cher à nos cœurs : irrégularité des vols, climatiseurs capricieux, qualité de service déplorable, heures de départ et d’arrivée ultra-flexibles, service client inexistant et enfin – ma touche personnelle – total mépris des usagers et de l’opinion publique. Bref, tout ce que ne porte pas la promesse d’une étoile.

On est tous allés aux mêmes écoles de commerce, on a collaboré et on s’est côtoyés quasiment dans les mêmes entreprises, ce qui pousse à se demander ce qui grince tant chez notre Camair-Co (il fallait bien le nommer à un moment ou à un autre) au vu du potentiel énorme dont regorge l’entreprise. La situation est tellement déplorable que certains ont pensé pouvoir faire mieux et, surtout depuis l’annonce de la CAN 2019 et la renaissance des aéroports régionaux qui a suivi, ont décidé de se lancer tel que nous promettent les tabloïds depuis quelques temps.

Ça s’est passé très vite : d’abord Camair-Co prend les devants et ouvre la ligne de Ngaoundéré (Janvier 2014), le canadien CAMRA Régional Airlines suit en promettant de desservir 9 villes (pas moins) à partir de seulement 25 000 FCFA (Septembre 2015), puis Ethiopian Airlines décide de protéger sa chasse gardée en ouvrant une 2e destination au Cameroun à savoir Yaoundé (Octobre 2015), et le tout dernier Fly CamInter va jusqu’à annoncer le début de ses activités pour le 17 Mars 2016… lancement (déjà ?) avorté pour non-conformité à la réglementation en vigueur.


A l’évidence, le prochain embouteillage n’aura pas lieu au carrefour Ndokotti mais plutôt au-dessus de nos têtes et c’est de bons augures pour le consommateur camerounais qui se frottent déjà les mains et trépignent d’impatience. Finis les hécatombes sur les routes (le transport aérien est le plus sûr jusqu’ici…), finis les long voyages (…c’est le plus rapide aussi…), fini l’amateurisme (faites seulement un tour sur le site web de Fly CamInter) et bonjour la productivité (RDVs à 8h à Douala, 11h à Bafoussam et 14h à Ngaoundéré le même jour), bonjour le développement d’autres villes que les 2 mégapoles habituelles, bonjour la satisfaction de tous : public, états, opérateurs … du moins si toutes les promesses des slogans sont tenues.

(tel que publié dans ET Marketing Magazine de Mai 2016)

Comments

Popular posts from this blog

Choisir entre SWOT et PESTL : l’analyse

Fonction Marketing vs Fonction commerciale