Le nouveau consommateur camerounais
Il y a une époque, le Camerounais
lambda était ce qu’on appelle souvent un « villageois » dans nos
quartiers. Mais ça, c’était avant hein – pour paraphraser la célèbre publicité
TV-, avant qu’il ne se rende compte (ou qu’on lui fasse comprendre) qu’il peut
avoir mieux.
Autrefois, ça ne dérangeait
personne de moudre les condiments et épices à la main, d’acheter et faire
déplumer son poulet dans la boue du marché de New Deido ou encore d’aller chez
Moussa au coin de la rue pour faire ses courses. Tout ça, c’était avant la
montée en puissance d’une classe sociale dite moyenne.
La classe sociale moyenne, pour faire simplissime, sur
une échelle basée uniquement sur le niveau de vie (voulu ou ressenti) et sur le
revenu, se situe au-dessus des classes pauvres (ou classe ouvrière) et en dessous de
la classe supérieure ou d’élite. Chez nous elle représente près de 36% de la population (NIelsen 2013) et est pleine croissance. Pas étonnant qu'elle rentre dans les plans stratégiques de nombreuses
enseignes qui se veulent ambitieuses.
Ceci a pour résultat l’arrivée de
points de ventes de plus en plus huppés. Avant on ne connaissait que le
supermarché Casino (anciennement
dénommé Score, pour les riches) à
Douala et Yaoundé et les « grandes supérettes » Mahima-Arno-Tsekenis
pour les autres populations de Douala et Dovv
et Santa Lucia pour les autres populations de Yaoundé. Ca encore
c’était avant… Désormais il faut compter la mutation d’Arno, Tsekenis qui ont agrandit
leur surface, leurs services et le nombre de références exposées. Santa Lucia et Saker sont allés plus loin en multipliant leurs points de vente sur
le territoire au point de venir attaquer Moussa dans ses retranchement du
quartier. Il faut aussi compter les nouveaux venus Kado, Super U, et Spar ; les 2 derniers étant logés
dans ce qu’il convient désormais d’appeler des centres commerciaux ou hyper
marchés. Des concepts qu’on n’apprenait que dans les cours de gestion
commerciale sans savoir à quoi ça ressemble tant qu’on n’avait pas voyagé sous
certains cieux.
Dans la même lancée, les méthodes
de fabrication et de présentation artisanales n’ont plus la côte. Pourquoi
emballer dans un plastique à l’origine douteuse
et sceller au moyen d’une agrafeuse alors qu’on peut sceller dans une boite
hermétique et y apposer une étiquette au design à la fois attractif et
crédible ? C’est ce qui fait la force des produits Tanty au point où ses concurrents, les multinationales Nestlé et Dadone, ne savent plus où mettre la tête car notre cher ThierryNyamen nous offre clairement des produits qui nous ressemblent, des produits de
chez nous mais fabriqués et présentés avec des standards internationaux.
A mon avis on a beaucoup attendu
pour y arriver et nombreux sont ceux qui n’ont pas encore comprit que le niveau
du consommateur camerounais évolue et, pour se faire une place au soleil, il va
falloir accepter le fait que la théorie de Darwin puisse aussi s’appliquer en
Marketing : évoluer ou mourir.
#CestGervais
#CestGervais
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