Changer de positionnement : une nouvelle story pour PME
Suite à mon article sur le boom
de Hisense (que vous pouvez retrouver ici)
plusieurs réactions portant sur le pouvoir financier de la marque le désignent
comme étant le moteur de son changement de positionnement, et arguent que les
PME africaines, n’ayant ni la même expérience ni le même pouvoir financier, ont
très peu de chances de suivre la même trajectoire. Ceci est donc mon 1er
article commandé et il sera axé sur comment une PME africaine, entité en
général très peu nantie financièrement, peut-elle réussir son changement de
positionnement avec les moyens de bord. Comment peut-elle se comporter comme un
grand sans en avoir les ressources ?
Je rappelle que le grand défi de
la PME n’est pas seulement de faire bonne figure auprès de ses clients mais
aussi auprès de plusieurs autres parties prenantes : banque/microfinance,
possibles investisseurs, employés (actuels et futurs). Il s’agit pour elle de
se positionner non pas comme une entreprise de luxe mais comme une entreprise
en qui les parties prenantes peuvent faire confiance. J’ai d’abord voulu céder
à la tentation de dresser de manière grossière le profil type d’une PME africaine mais
j’ai été rattrapé par la crainte de communiquer leurs mauvais penchants au lieu
de faire ressortir les 3 principaux axes d’amélioration sur lesquels je suggère
qu’elles investissent pour changer de positionnement.
1- Mécanique
huilée
Ce n’est pas un secret, les PME
sont souvent gérées au gré des humeurs du promoteur qui est en même temps actionnaire
principal, DG, Responsable Administratif et financier et dont les comptes
bancaires personnel et entreprise ne forment qu’un. Du coup, en son absence, il
est difficile de prendre des décisions et bonjour les lenteurs, les techniques
de dilatoire et un rendu piteux. Les grands fonctionnent avec des procédures
pour leurs achats, leurs finances, leur logistique et même un règlement
intérieur entre autres. Je ne pense pas que ce soit supperflu.
La solution ? Formaliser les process de la PME le plus
possible, aussi petit soit-elle. Ça me semble être un avantage car il y a moins
de travail. De plus, il y a toujours un ami qui peut aider ou une recherche sur
Google.
Coût de l’opération : 0 FCFA
2- Communication
de base : Email professionnel et site web
Vous arrive-t-il souvent de
recevoir des offres de service avec de gros sous mais les adresses emails des
soumissionnaires se terminant avec yahoo.com ou gmail.com ? Sont – ce des
dossiers auxquels vous pourriez confier des millions nonobstant la qualité de
leur service ? Je ne pense pas. Le risque que court une entreprise de vous
envoyer des informations sensibles via une adresse non professionnelle est trop
élevé. De plus, il est possible qu’un prospect se demande : « s’il ne
peut pas investir sur lui-même… »
La solution ? S’acheter
un nom de domaine, se faire configurer au moins un email professionnel et un
site web d’1 à 3 pages.
Coût de l’opération : entre
29 900 et 50 000 FCFA par an.
3- L’habit
du moine
Les consommateurs ont tendance à
faire confiance à ce qui plait à l’oeil avant même d’expérimenter la qualité
d’un produit. Or les produits des PME locales pêchent beaucoup côté
packaging, freinant ainsi leurs chances de faire découvrir leur qualité aux
consommateurs, leur vraie qualité n’est pas perçue du premier coup d’œil.
La solution ? En plus de la carte de visite, investir sur le
design du packaging de vos produits ou la plaquette de vos services.
Coût de l’opération ? Entre
60 000 FCFA (pour conception et production de 50 plaquettes à rabat) et 100 000 FCFA (pour conception et
impression de 1000 étiquettes pour chips de plantain)
4- Capital sympathie
Chacun des éléments cités
ci-dessus a fait monter ou descendre la valeur d’une PME dans la tête de la
partie prenante à qui l’on a à faire. C’est pour toutes ces raisons - ceteris
paribus - qu’un consommateur questionne le prix d’un produit, remet la valeur
de celui-ci en cause. Changer d’adresse comme dit la fameuse chanson coute souvent
moins qu’on ne le pense surtout si vous êtes hébergé dans un incubateur.
La solution ? La professionnalisation
Coût de l’opération : 0 FCFA
(ou presque)
Alors reposez-moi la
question : comment faire comme un grand sans en avoir les
ressources ? Ma réponse : imiter le grand le plus possible car s’il est
vrai que les PME n’ont pas beaucoup de sous, ca ne veut pas dire qu’ils n’en
aient pas du tout.
#CestGervais
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